27 August 2020

Le cabriolet Dawn n’échappe pas au traitement démoniaque, à l’échelle élégante de la marque bien évidemment, du Black Badge. Présenté en 2017, il est temps pour Wheels And You de vous faire découvrir, au risque de me répéter, ce qu’il se fait de mieux en matière d’automobile, avec de surcroit les cheveux au vent et le soupçon de sportivité qui rend cette Rolls-Royce encore plus désirable.

  • V12, biturbo, essence, 6’592 cm3
  • 600 ch à 5’250 t/min
  • 900 Nm à 1’650 t/min
  • Boîte de vitesses automatique, 8 rap.
  • Vitesse maxi : 250 km/h
  • 0 à 100 km/h en 4.9 sec.
  • Poids : 2’560 kg
  • Long./larg./haut. (mm): 5’285 x 1’947 x 1’502
  • Conso. mesurée : 23.2 l/100 km
  • Emissions CO2 : 371 g/km (G)
  • dès EUR 331’325.-, mod.essayé: EUR 396’175.-


Texte : Sébastien Morand / Photos : Marc-Philip Jennings, Sébastien Morand


Après l’essai, réalisé il y a deux ans par mon collègue, de la Dawn « normale », si toutefois on peut dire d’une Rolls-Royce qu’elle est normale, j’ai l’immense privilège de prendre le volant de la déclinaison Black Badge.

Une nouvelle fois, me voilà parti pour un voyage dans un autre monde, celui de l’excellence ultime. Je vous le rabâche à chaque fois, mais vraiment c’est une expérience unique dont vous vous souviendrez à jamais. Personnellement, après la Wraith, la Wraith Black Badge et le Cullinan, je ne m’en lasse pas tant il est exceptionnel de conduire, mais aussi vivre, une Rolls-Royce.

A l’extérieur

Premier regard et je suis déjà sous le charme de sa robe « Salamanca Blue » qui lui sied à merveille. Combiné aux éléments noirs, spécifiques du label Black Badge, cet imposant cabriolet dégage élégance et dynamisme, malgré ses dimensions légèrement hors normes. J’avoue avoir un faible pour la version Coupé, à savoir la Wraith, mais au moment d’ouvrir le toit et avec la magnifique météo estivale, je me dis que les prochains jours vont être fort agréables.

A noter que les ingénieurs de Goodwood ont particulièrement travaillé sur le mécanisme de la capote afin de le rendre ultra silencieux. Ils lui ont même donné un nom, « The Silent Ballet », et croyez-moi, c’est parfaitement justifié.

Option particulière de notre modèle d’essai, l’Aero Cowling. Il s’agit d’un « tonneau cover », les amateurs d’anglaises des années 60 connaissent bien, qui, pour le coup, couvre les places arrière. Certes, il condamne leur utilisation pour embarquer des passagers, mais il apporte une touche spéciale à l’auto une fois décapotée. Cela accentue la sportivité en lui donnant un côté encore plus exclusif. Ou comment avoir le seul véritable cabriolet quatre places et assumer de pouvoir en utiliser que deux, j’adore le concept.

Pour le reste, l’apparence de cette Dawn Black Badge ne diffère que peu d’une version normale, un sublime destrier pour rouler à ciel ouvert dans la plus grande perfection. Je suis sous le charme.

A l’intérieur

Découvrir l’habitacle d’une Rolls-Royce reste un moment fantasmagorique. Aussi bien la qualité de finition que la présentation sont tout bonnement fantastiques.

Oser opter pour un intérieur clair reste un challenge que peu d’entre nous tenterons pour leur voiture, mais dans une Rolls, de surcroit cabriolet, cela devient une évidence. D’ailleurs, le cuir « Seashell » se marie parfaitement avec la teinte de la carrosserie de notre véhicule d’essai. Il suffit de laisser aller son regard sur l’ensemble pour être transporté sur un magnifique bord de mer avec du sable blanc et une eau turquoise. D’ailleurs, à l’occasion de mon essai, une connaissance a défini cette Dawn comme le Riva de l’asphalte, tout un programme et le voyage a bel et bien commencé.

L’habitabilité est bonne, heureusement vu la taille de l’engin, et tous vos occupants vivront une expérience unique. Certes, comme je le disais avant, pour les places arrière, il va falloir démonter l’Aero Cowling. Mais ce dernier, en plus de proposer un espace de rangement additionnel, apporte également un supplément de quiétude lorsque vous voyagez décapoté. En effet, après avoir remonté les vitres, il n’y a quasiment plus aucun remous à bord. C’est parfait pour le brushing de Madame.

Sous le capot 

Pour animer cette Dawn Black Badge, on retrouve sous son immense capot le V12 bien connu qui équipe la gamme. Pour l’occasion, grâce au traitement Black Badge, sa puissance atteint 600 ch pour un couple de 900 Nm. Il faut bien cela pour mouvoir les plus de 2.5 tonnes de la belle anglaise. Toutefois, je ne suis pas certain que le gain, certes non négligeable (+37 ch et +80 Nm), par rapport à une Dawn de base soit flagrant. En effet, lorsqu’on conduit une Rolls, je vous garantis qu’on n’a pas envie d’attaquer tant il est plaisant de cruiser calmement.

Question d’agrémenter quand même l’expérience, le mode « Low » vous apporte une ambiance plus pimentée. Tout d’abord, l’échappement sport, qui dispose de deux triples sorties, ouvre en grand le clapet du deuxième tube, alors qu’il faudra écraser la pédale d’accélérateur pour que le second clapet, sur le troisième tube, se mette en position ouverte. Autres particularités de ce mode, la direction et la pédale des gaz sont un peu plus fermes, tout comme la suspension, mais surtout le paramétrage de la transmission automatique 8 rapports est complètement revu. Tout cela peut vous paraître anodin si vous avez une voiture de sport. Mais pour une Rolls-Royce, où volupté et calme sont de rigueur, il s’agit bien d’une mini révolution. D’ailleurs c’est avec l’apparition de la finition Black Badge que, pour la première fois de l’histoire, le constructeur anglais a utilisé le mot « Sport » dans une définition de ses voitures.

Parlons quand même de la consommation, même si j’avoue qu’elle m’importe peu au volant d’une telle merveille. Alors que la fiche technique annonce 16.3 l/100km en cycle mixte selon la norme NEDC, j’ai pour ma part mesuré une moyenne de 23.2 l/100km. Il faut cependant préciser que j’ai fait principalement des petites routes de campagne et ce pour des petits trajets. Il y a fort à parier qu’au moment d’avaler les kilomètres sur autoroute, cette Dawn saura être bien plus sobre.

Au volant

Même si j’ai déjà eu l’occasion de me retrouver au volant d’une Rolls-Royce, les premiers instants nécessitent toujours de la prudence et je m’y attèle avec une grande humilité. Cette Dawn est imposante, il faut assimiler ses dimensions. Mais assez rapidement je retrouve mes marques et je profite pleinement de l’expérience. On peut notamment compter sur une direction parfaitement asservie, rendant le pilotage, mais aussi les manœuvres, plutôt aisés.

Conduire une Rolls, et cette Dawn Black Badge ne déroge pas à la règle, c’est ultra doux et la quiétude est de mise. Certes il faut accepter les regards des passants, mais globalement je les trouve bien plus sympathiques que lorsqu’on roule avec une super sportive. En fait, les gens sont curieux et intrigués, ils viennent facilement admirer et poser des questions, tout cela dans une relative innocence.

L’amortissement est toujours aussi excellent, il gomme toutes les aspérités de la route et, au fil des trajets, donne le sentiment d’évoluer sur un coussin de coton. Reste que la mécanique ne démérite pas et malgré le poids de l’auto, les performances sont au rendez-vous lorsqu’on sollicite pleinement l’accélérateur.

Ne vous emballez pas trop quand même, indépendamment du fait que c’est une Black Badge, cette Dawn ne joue pas dans la catégorie poids plume et il faut bien le gérer si on augmente le rythme. C’est encore plus flagrant quand le tracé devient sinueux. Au final, malgré son ADN, je n’ai pas envie de brutaliser l’auto et je préfère de loin évoluer paisiblement.

Comme mentionné au préalable, rouler décapoté est un véritable régal et, si le vent vous dérange, il suffit de remonter les glaces pour que ça soit encore plus paisible. Je parcours aussi quelques kilomètres la capote en place, c’est bluffant, j’ai le sentiment d’être dans une auto avec un toit. Le confort est olympien, au niveau de sa sœur la Wraith.

Verdict

L’expérience touche déjà à sa fin et, une nouvelle fois, je suis totalement conquis. Difficile de reprocher quelque chose à cette Dawn Black Badge, si ce n’est son tarif qui est à la hauteur des sensations, totalement extravagant. Mais dans un certain sens, c’est mieux ainsi, une telle voiture doit rester quelque chose à part, sans quoi cela serait moins féerique.

Je ne peux que vous souhaiter de pouvoir vivre ce genre de moment et, à mes yeux, il y aura toujours une place pour un tel produit automobile. Je me réjouis d’ailleurs de découvrir prochainement la nouvelle version de la Ghost, la berline de la gamme. Je me suis laissé dire que ça va être incroyable, je suis impatient.

Pour conclure, je vais répéter ce que j’ai dit lors de mon premier essai d’une auto de la marque, il y a l’automobile et il y a Rolls-Royce, en rajoutant encore qu’il faut que ça continue ainsi.

Prix et options – Rolls-Royce Dawn Black Badge

Prix de base : EUR 331’325.-

Exterior : Salamanca Blue, Black Hood

Interior : Primary “Seashell”, Secondary “Black”

Veneer : Metal Fascia – Dark, Brushed Finish

Contrast stitching – Black

Full Natural Grain Leather

21” Carbon Alloy Composite wheel

Comfort Entry System

Camera System

Front Ventilated Seats

Driver Assistance 3
(Active Cruise Control, Head-Up Display, Night Vision, High Beam Assistance, Lane Departure Warning)

RR Monogram to all Headrests – Black

Black Badge Treadplates

Dark Chrome Spirit of Ecstasy

Aero Cowling Tonneau Cover – Black

Rolls-Royce Bespoke Audio

Black Outer Two-Tone Steering Wheel, Inner Seashell

Leather Footmats – Black

Black Cashmere Headlining

Polished Stainless Steel Package

Prix TOTAL : EUR 396’175.-

Pour partager vos impressions, rendez-vous sur notre page FaceBook.

Nos remerciements à Rolls-Royce Motor Cars pour le prêt de cette Rolls-Royce Dawn Black Badge, ainsi qu’à Rolls-Royce Motor Cars Geneva (Pegasus Automotive Group) pour leur soutien logistique, mais aussi à PR & co pour leur collaboration.

A lire aussi

Essai – Rolls-Royce Cullinan : Un SUV de plus, mais Rolls à 100%

Essai – Rolls-Royce Dawn Drophead Coupé : Le (vrai) luxe n’a pas d’âge

Essai – Rolls-Royce Phantom MkVIII SWB : un salon anéchoïque sur cousin d’air

Essai – Rolls-Royce Wraith Black Badge : Si même la Reine se dévergonde…

Loisirs – Visite de l’usine Rolls-Royce

Essai – Rolls-Royce Wraith : A déguster sans chauffeur

Essai – Rolls-Royce Ghost EWB : Ou comment voyager avec son salon

Premier contact – Rolls-Royce Phantom II : The best gets better

Nouveauté – Rolls-Royce Cullinan Black Badge

Evènement – Inauguration Pegasus Automotive Group

Nouveauté – Rolls-Royce Cullinan

Avant-première – Rolls-Royce Cullinan

Nouveauté – Rolls-Royce Phantom

Présentation – Rolls-Royce Sweptail

Nouveauté – Rolls-Royce Dawn

Avant-première : Rolls-Royce

Nouveauté – Rolls Royce Phantom Drophead Coupé Waterspeed

Genève 2011 – Rolls Royce 102EX

image_pdfimage_print

Leave a Reply

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.