14 February 2019

La conduite hivernale, voilà un sujet qui déchaîne les foules. Reste que dès l’arrivée de la neige sur nos routes, c’est rapidement le chaos alors que dans un pays comme le nôtre, nous devrions y être habitués. Pour ce faire, rien de tel qu’un petit stage de conduite et cette année et c’est avec Jaguar Land Rover que nous allons en profiter.


Texte : Sébastien Morand / Photos et vidéo : Christian Pfammatter


Le rendez-vous est pris dans l’Oberland bernois en cette fin janvier avec un point de chute à l’hôtel HUUS situé idéalement entre Saanen et Gstaad. Totalement rénové il y a quelques années, le quatre étoiles nous accueille dans un cadre chaleureux et feutré, rien de clinquant, un lieu en adéquation avec les origines britanniques des marques à l’honneur pour l’occasion.

Après un petit apéritif, les équipes sur place nous présentent le programme et profitent également de nous rappeler quelques règles de base à la conduite sur chaussée glissante. J’en vois déjà lever les yeux au ciel en pensant que c’est inutile et qu’ils savent parfaitement conduire. Et bien croyez-moi, c’est toujours intéressant de faire un petit refresh, on a toujours quelque chose à apprendre et même si vous êtes pilote, ça ne vous fera pas de mal. Distance de freinage, comportement de l’auto, adhérence, attitude à avoir en situation de danger, on fait rapidement le tour des points importants dans une ambiance interactive et détendue. Christian, notre instructeur pour le groupe des Romands, sait parfaitement retenir notre intention et rendre cette partie théorique très enrichissante.

Pour la suite, petite présentation de l’importateur Jaguar et Land Rover avec quelques chiffres. Depuis 2008, au moment où Tata a racheté les marques, ce n’est pas moins de 21 milliards qui ont été investi. Le résultat est très positif, jamais les deux entités ne se sont aussi bien portées, avec notamment une série de records l’année dernière en Suisse. En effet, pour le groupe Jaguar Land Rover, c’est une progression des immatriculations de 19.1% par rapport à 2017, plus précisément +51.2% pour Jaguar et +7.4% pour Land Rover. D’autant plus valorisant quand on sait que le marché global Suisse a lui baissé de 4.6% !

Il est temps maintenant d’aller partager tous ensemble un repas typiquement de la région. Nous nous réjouissons du lendemain matin pour nous retrouver dans le feu de l’action.

Déroulement de la journée

L’organisation est aux petits soins, nous nous retrouvons dans le hall de l’hôtel et des minibus nous amènent sur le lieu du cours. Il s’agit d’une partie de l’aérodrome de Saanen qui est préparée spécialement pour l’occasion. Sur place, une ribambelle de voitures nous attendent, des Jaguar, des Land Rover et des Range Rover. Je reviendrai en détail sur mes différentes impressions, avant cela je vais vous présenter le programme. Nous sommes répartis en trois groupes avec trois activités bien distinctes.

Tout d’abord, un exercice de freinages et d’évitements. Si vous avez déjà suivi des stages de conduite, cela vous parlera. Lancé à une vitesse d’environ 50 km/h, vous arrivez face à un obstacle et lorsque les lumières rouges s’allument, vous devez freiner jusqu’à l’arrêt puis ensuite contourner les cônes du côté où le feu s’éteint. La seconde partie est relativement similaire, si ce n’est qu’on arrive un peu plus vite, entre 60 et 65 km/h, et qu’il faut éviter l’obstacle sans freiner et, une fois le danger contourné, stopper la voiture. On effectue plusieurs passages avec ou sans les aides électroniques, cela permet de bien constater le bénéfice de ces assistances.

Deuxième atelier : un slalom qu’on parcourt en testant les différents modes à disposition dans les voitures, ainsi qu’en déconnectant l’ESP. Pour pimenter l’exercice, on fait ça à deux, en parallèle, et le challenge est bien évidemment de faire l’aller-retour plus rapidement que son voisin. Au fur et à mesure des passages, on augmente la vitesse avec pour objectif de faire glisser les autos, c’est vraiment très ludique. Je constate aussi qu’en fonction des voitures les comportements ne sont pas les mêmes, alors qu’elles sont très proches dans leur conception, je vous en parle dans un moment.

En guise de troisième exercice, on quitte le site de l’aérodrome pour se diriger vers une portion plus sauvage afin de découvrir les aptitudes offroad de nos destriers. En fait, il est surtout question de démontrer l’efficacité du système Hill Descent Control qui a été inventé par Land Rover mais qu’on retrouve aujourd’hui chez différents constructeurs. On évolue donc en terrain scabreux préparé pour l’occasion, puis nous devons monter et redescendre un chemin relativement pentu. Pour corser l’exercice, en montant nous devons nous arrêter et repartir en arrière en basculant au plus vite le sélecteur de vitesse sur « N » ou « R ». Dans les deux cas le HDC est actif, l’avantage de la marche arrière c’est que nous disposons de la caméra de recul. Mais le point le plus important, quel que soit le sens de marche, c’est de ne pas freiner sous peine de bloquer les roues et partir en luge ! Il faut savoir faire confiance à la technologie et laisser son pied droit au calme sur le tapis. Pas évident au premier abord, mais primordial, sous peine de glissade dangereuse.

Finalement, en fin de journée, retour sur l’aérodrome où les instructeurs nous ont préparé un grand parcours dynamique sur la totalité de l’espace à disposition. Là, nous passons d’une voiture à l’autre, avec ou sans les assistances électroniques, c’est totalement fun. Bien évidemment, l’engouement est de mise, chacun y va plus ou moins franchement avec, de temps en temps, quelques tête-à-queue sans danger, tant l’endroit est dégagé. Voilà de quoi bien terminer une journée riche en expérience sans pour autant être ennuyeuse.

Les voitures à disposition

De nos jours, grâce aux béquilles électroniques mais aussi aux quatre roues motrices, il est difficile de véritablement mettre en défaut les voitures, même si les conditions sont hivernales. C’est avant tout les réactions des conducteurs, souvent pas habitués car n’estimant pas nécessaire de suivre de telles formations, qui peuvent poser des soucis. Reste qu’en fonction des voitures, les comportements sont bien différents et je vais partager avec vous quelques impressions suite à cette journée.

– Jaguar F-Pace et Range Rover Velar
Basés sur la même plateforme et, pour le coup, équipés de la même motorisation, le 4 cylindres essence de 300 chevaux, il est très intéressant de constater à quel point les véhicules sont bien différents. Le F-Pace est bien plus dynamique, il est très vif et se veut beaucoup plus joueur lorsqu’on désactive l’électronique. A l’inverse, le Velar mise avant tout sur le confort et propose un comportement beaucoup plus doux. Si, lors de nos essais respectifs, nous pouvons découvrir les qualités et les défauts de chacun, ce n’est qu’aujourd’hui, notamment sur le slalom, que j’observe réellement leurs identités personnelles. Dans les deux cas, leurs aptitudes sont à la hauteur de la situation, mais cela permet de constater que, malgré une architecture similaire, l’un ou l’autre saura répondre à différentes attentes et donc plaire ou non à certains conducteurs.

– Range Rover Sport SVR
L’athlète survitaminé a bien évidemment les faveurs de tous les participants. Vous pensez bien qu’avec son V8 5.0 Supercharged de 575 ch et son look aguicheur, il est difficile de lui rester indifférent. Néanmoins, sur ce terrain glissant, avec un poids non négligeable, il faut savoir manier l’engin en douceur pour le faire danser correctement. En enlevant les assistances, l’exercice vient d’autant plus difficile et le bestiau a vite fait de vous envoyer valser. Toutefois, si l’on sait se monter raisonnable, il est envisageable de le dompter en profitant au passage d’une sonorité démoniaque. Petite déception pour les amateurs de son chant gargantuesque, la mouture 2019 est maintenant pourvue d’un filtre à particule, législation oblige, et du coup il perd un peu de voix.

– Jaguar I-Pace
Le véhicule 100% électrique qui a décroché le titre de voiture suisse de l’année et que nous avons essayé récemment n’a plus à prouver ses qualités. Cependant, j’étais curieux de le découvrir sur la neige. Avec un centre de gravité bas et le poids des batteries, le véhicule est parfaitement posé sur la route, ce qui lui confère un excellent comportement routier. Il se veut rassurant et cela même en optant pour le mode « DSC track ». Malheureusement, pas moyen de totalement désactiver l’ESP, il faut donc le brutaliser pour réaliser quelques dérives de l’arrière-train. Un bémol à mon goût, dans ce silence absolu, le ressenti de la glisse est moins enivrant qu’avec un moteur thermique, surtout après le Range Sport SVR.

– Range Rover P400e
Depuis peu, le grand Range Rover que nous avons essayé l’été dernier équipé du même V8 que le SVR est disponible avec une motorisation hybride. Cette dernière se compose d’un 4 cylindres essence et d’un moteur électrique offrant une puissance cumulée de 404 ch. En activant le mode EV, on peut évoluer avec une autonomie d’environ 40 km en exploitant uniquement l’électricité, c’est très plaisant. Toutefois, si l’on sollicite franchement l’accélérateur, le moteur thermique se réactive afin de répondre correctement à la demande. Sans surprise, il ne perd en rien de ses aptitudes en conduite tout-terrain, avec en plus une relative quiétude. Je peux également faire deux tours de piste avec un Range Rover Sport P400e en constatant que le surpoids se fait un peu ressentir. Nous aurons prochainement ce véhicule à l’essai, ça sera l’occasion de partager avec vous nos impressions détaillées.

Conclusion

Globalement, tous les véhicules présents des gammes Jaguar, Land Rover et Range Rover ont démontré leurs qualités lors des différents exercices sur piste enneigée. Mais ce qui est véritablement intéressant dans ce genre de stage, c’est de pouvoir repousser un peu plus loin les limites, de tester le comportement en désactivant les assistances et ainsi d’apprendre à mieux réagir le jour où l’on doit faire face à une situation d’urgence. Je ne peux donc que vous encourager à suivre de telles formations.

Petit bonus pour l’occasion, la présence statique du F-Pace SVR qui dispose sous son capot du V8 compresseur développant 550 ch. Annoncé il y a bientôt une année, la déclinaison ultra sportive du SUV Jaguar arrivera sur nos routes d’ici fin mars pour un tarif débutant à CHF 120’000.-. Cela promet d’être très intéressant quand on connaît le potentiel de son cousin le Range Rover Sport SVR et surtout en sachant que le F-Pace affiche quelques centaines de kilos en moins sur la balance. On ne manquera pas de vous proposer un essai complet dès que possible.

Autre nouveauté confirmée par l’importateur, la présentation fin 2019 du tout nouveau Land Rover Defender. La continuité d’un tel mythe s’annonce difficile, les passionnés craignent le pire mais il faut savoir vivre avec son temps. Pour le voir sur la route, il faudra par contre attendre 2020.

En attendant, nous aurons l’occasion de vous faire découvrir le dernier né de la famille, la nouvelle mouture du Range Rover Evoque qui vient d’être dévoilé. Son lancement commercial est prévu pour mi-mars avec un prix de départ de CHF 43’900.-. Malgré une ressemblance non-négligeable avec le précédent, sachez que cet Evoque est totalement nouveau, il n’y a que les joints de portes qui ont été repris de la première génération. Notre essai est planifié pour le printemps, on se réjouit de vous faire part de nos impressions.

Pour partager vos impressions, rendez-vous sur notre page FaceBook.

Nos remerciements à Jaguar Land Rover Suisse pour l’invitation à ce stage de conduite d’hiver 2019, ainsi qu’à toutes les personnes présentes à Saanen pour leur encadrement.

 

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