Essai – Suzuki Jimny : Vite, un chemin de terre !

Modèle phare pour Suzuki, le nouveau Jimny remporte un franc succès dans son pays d’origine et ailleurs sur le globe. Après deux semaines à son volant, Wheels And You vous partage ses impressions sur ce véhicule atypique au charme tout particulier.

  • 4 cylindres, essence, 1’462 cm3
  • 102 ch à 6’000 t/min
  • 110 Nm à 4’000  t/min
  • Boîte de vitesses automatique, 4 rap.
  • Vitesse maxi : 140 km/h
  • 0 à 100 km/h : n/a
  • Poids : 1’210 kg
  • Long./larg./haut. (mm): 3’645 x 1’645 x 1’725
  • Conso. mesurée : 8.13 l/100 km
  • Emissions CO2 : 170 g/km (G)
  • dès CHF 21’990.-, mod. essayé: CHF 27’980.-


Texte : Sébastien Morand / Photos : François Cuany


Lancé en 1970 sous les patronymes LJ puis SJ, le petit 4×4 japonais devient Samurai au début des années 80 et prend finalement le nom Jimny à la fin des années 90. Plutôt insignifiant pour le commun des automobilistes, il est bien connu des amateurs de tout-terrain. Dans notre pays, il attire majoritairement une clientèle habitant à la campagne ou en montagne.

Mais avec cette quatrième génération, Suzuki fait le buzz et je suis surpris de découvrir qu’un nombre impressionnant de personnes connaît ce nouveau Jimny. Quelque soit le milieu social et la localisation, il suscite un intérêt. Certes c’est avant tout de la curiosité ou de l’amusement, mais reste que les gens en parlent.

D’ailleurs cela se ressent sur les ventes, le succès est au rendez-vous, notamment au Japon. Presque trop en fait puisque, le constructeur privilégiant le marché nippon, il faut maintenant compter environ 19 mois d’attente pour en avoir un en Suisse ! Confirmation supplémentaire de l’engouement pour ce nouveau Jimny, en avril dernier, lors du New York International Auto Show, il s’est vu décerner le prix « 2019 World Urban Car Award ».

A l’extérieur

Un cube, voilà le premier mot qui me vient à l’esprit en voyant le Jimny. Mais oui, c’est bien cela, un petit véhicule tout carré aux excellentes aptitudes offroad, à l’instar d’un Land Rover Defender, d’un Jeep Wrangler ou d’un Mercedes Classe G. D’ailleurs les codes stylistiques sont eux aussi assez proches, mais n’y voyez là aucune intention de copie.

Autres différences majeures avec ses prestigieux semblables, le Jimny est nettement plus menu, pour ne pas dire minuscule et surtout il régate dans un autre segment de prix. Avec une longueur tout juste supérieure à 3m60 et une largeur dépassant légèrement les 1m60, on est effectivement dans du très compact.

En terme d’identité, cette nouvelle mouture puise son inspiration auprès de ses ancêtres, avec plein de petits détails repris du mythique LJ80. Il y a tout d’abord la calandre avant avec ses ouïes verticales, mais aussi les optiques avant rondes avec les clignotants séparés, ainsi qu’un pare-brise très droit. A l’arrière, les phares horizontaux placés dans le pare-chocs sont repris du Samurai. En fait Suzuki se la joue néo-rétro comme une Mini ou une Fiat 500.

Pour ma part je trouve son esthétique totalement réussie, il est tout beau tout mignon ce Jimny et les commentaires des gens croisés pendant mon essai confirment cela.

A l’intérieur

Sous le charme de sa robe, je suis un peu plus réservé au moment de m’installer à bord car l’accent est mis sur l’essentiel. Mais finalement, c’est ainsi qu’il doit être et si je ne peux pas l’aimer autant que de l’extérieur, je ne peux que reconnaître son côté fonctionnel et surtout totalement dans l’esprit du véhicule.

Très basique, pour ne pas dire brut, l’habitacle est tout noir, sans fioritures, afin rester concentré sur la conduite, surtout utile lorsqu’on sort des sentiers battus. La qualité de présentation se veut aussi assez sommaire avec des plastiques durs peu gracieux, mais en regard du tarif, c’est logique.

Indépendamment de cela, sur notre déclinaison Compact Top, le haut de gamme du Jimny, les fonctions qu’on peut attendre de nos jours dans une voiture moderne sont bien présentes. Système infodivertissement avec écran tactile, GPS, Bluetooth pour le téléphone et mêmes les technologies AppleCarPlay et AndroidAuto. Son utilisation n’est pas sensationnelle, ce n’est pas vraiment performant, mais finalement on s’en accommode car ça fait le job.

A l’avant les assises sont suffisamment confortables, par contre à l’arrière c’est plutôt simple et vu la taille de l’engin, l’habitabilité est logiquement contenue. D’ailleurs il faudra choisir entre des passagers ou des bagages, car sans rabattre les sièges arrière, le volume du coffre est de seulement 85 litres. Si vous partez à deux, vous obtiendrez 377 litres, ça devient acceptable.

Vous me trouvez dur dans mon analyse, mais attention, je ne lui reproche rien du tout. Le Jimny ne triche pas, son caractère atypique et ses spécificités sont clairement affichées. Finalement tout cela fait aussi partie de son charme.

Sous le capot

Petit véhicule, petit moteur… il s’agit d’un 4 cylindres 1.5 essence qui développe 102 ch à 6’000 t/min pour un couple de 110 Nm à 4’000 t/min. Ah ben c’est sûr, ça ne fait pas rêver et pas besoin de s’attarder sur les performances. Toutefois, vu sa taille et son utilisation, le Jimny s’en accommode plutôt bien.

Sur notre modèle d’essai il est couplé à une transmission automatique 4 rapports qui doit péjorer un peu son comportement, je pense que c’est clairement mieux avec la boîte manuelle. Toutefois si vous prévoyez une utilisation urbaine, c’est quand même pratique dans la circulation. A vous de voir en fonction de vos besoins.

Bien évidemment le Jimny est un 4×4, toutefois par défaut il est en deux roues motrices, sur l’asphalte, c’est plus économique et plus silencieux. Il est donc recommandé d’enclencher le système AllGrip Pro uniquement en cas de besoin, avec aussi la possibilité d’opter pour des rapports courts. J’y reviens dans un moment, mais grâce à son châssis avec cadre en échelle, ses capacités offroad sont vraiment bluffantes, un véritable chamois qui passe partout !

Au sujet de la consommation, si la fiche technique promet 7.5 l/100km en mixte, je mesure pour ma part une moyenne de 8.13 l/100km sur la totalité de mon essai. Comme à mon habitude, je n’hésite pas à exploiter ce Jimny, notamment en faisant un peu de tout-terrain.

Au volant

En tant qu’ancien conducteur de Defender, je ne suis pas vraiment surpris une fois aux commandes de ce Suzuki Jimny. Brut et essentiel, voilà les maitres-mots qui animaient également mon quotidien au volant de son cousin éloigné d’Angleterre. Toutefois, je prends possession du Jimny après deux semaines passées avec le F-Pace SVR, il est donc évident que la perte de 450 ch vont se faire ressentir. Pour garantir un avis en adéquation avec ce véhicule, je fais donc le choix de ne pas immédiatement noter mes impressions.

Quelques jours passent et je suis totalement acclimaté au petit 4×4 japonais. Son utilisation quotidienne, surtout en ville, est facilitée par sa petite taille et un rayon de braquage réduit. C’est génial, je me faufile partout et cette ambiance à bord atypique rend sa conduite très plaisante. Certes, les trajets autoroutiers ne sont pas vraiment sa tasse de thé, notamment lorsqu’il faut dépasser. Il n’y a pas de miracle vu la mécanique, mais si on opte pour une conduite plus tranquille, comme je le faisais avec mon Defender, ce n’est pas si catastrophique. Il faut savoir relativiser et au final on ne perd pas tellement de temps. Surtout on risque nettement moins de prendre une amende pour excès de vitesse.

Dès le premier chemin de terre aperçu, je ne peux pas résister et je m’engage sans appréhension. J’enclenche les quatre roues motrices et c’est parti. Ici pas besoin de puissance ou de rapidité, la conduite tout-terrain nécessite de la dextérité et du calme. Le Jimny répond parfaitement aux attentes et il aborde les obstacles sans aucune vergogne. Là encore, pour avoir pratiqué avec un Defender ainsi qu’un Wrangler, je peux vous garantir que le petit Suzuki n’a rien à leur envier. Même avec la monte pneumatique d’origine, ça grimpe partout et une nouvelle fois sa taille lui offre des atouts indéniables. Malheureusement dans notre pays les possibilités de sortir des sentiers battus sont très limitées, donc difficile d’en faire un véritable argument sauf si vous habitez dans une région de montagnes.

Verdict

J’aime vraiment beaucoup ce Jimny, mais son utilisation reste très spécifique et il faudra avant tout en avoir la nécessité. Toutefois, si vous cherchez un petit véhicule au look baroudeur et que vous n’avez pas à parcourir des centaines de kilomètres par jour, il fera parfaitement l’affaire.

Concernant les tarifs, Suzuki propose toujours un rapport qualité/prestations très intéressant, comme nous l’avions déjà relevé lors de notre essai de la Swift Sport. C’est encore le cas avec ce nouveau Jimny qui est proposé dès CHF 21’990.-, même si l’addition approchera plus facilement les CHF 30’000.- en finition Compact Top et avec quelques options. Il faudra juste être patient, vu les délais de livraison.

Prix et options – Suzuki Jimny Compact Top automatique

Prix de base : CHF 27’490.-

Peinture Two-Tone « Brisk Blue Metallic / Bluish Black Pearl » : CHF 490.-

Jeu de tapis Deluxe avant/arrière : CHF 90.-

Prix TOTAL : CHF 27’980.-

Nos remerciements à Suzuki Automobile Schweiz AG pour le prêt de ce Suzuki Jimny, ainsi qu’au garage Emil Frey SA Centre Automobile Romand à Crissier pour le soutien logistique.

Merci également au garage du Muret à St-George pour leur collaboration à l’occasion de notre séance photos en nous mettant à disposition leur Suzuki Jimny équipé d’accessoires tout-terrain.

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